Reisebericht

Rüdiger Neitzke, pèlerin allemand originaire de Nordhausen, a parcouru notre région en octobre 2021, après avoir traversé l’Allemagne en 2018 et 2019, et l’Alsace en 2020.
Il n’a découvert notre association et son site internet qu’après son passage, mais a gentiment accepté que nous publions le récit illustré de son Chemin. Vous en trouverez ci-dessous une version traduite en français.
La version originale en langue de Goethe est disponible en téléchargement en fin d’article.

Les étapes parcourues par Rüdiger sont quelque peu différentes de celles que nous préconisons, avec quelques déviations par endroit, mais son témoignage et ses photos sont très représentatifs de la traversée de notre région.

Si seulement il avait connu notre association et nos guides avant son départ, il n’aurait pas eu tout ce mal à se ravitailler, à trouver des hébergements et, en suivant les balises, cela aurait sans doute été plus simple pour lui ! 

Thann – Bellemagny
Bellemagny – Belfort
Belfort – Villers-sur-Saulnot
Villers-sur-Saulnot – Villersexel
Villersexel – Authoison
Authoison – Bucey-lès-Gy
Bucey-lès-Gy – Hugier
Hugier – Frasnes-les-Meulières
Frasnes-les-Meulières – St-Jean-de-Losne
St-Jean-de-Losne – Argilly
Argilly – Beaune
Beaune – Jambles
Jambles – Taizé

Bonne lecture.


Sur mon chemin de Saint-Jacques, de Nordhausen à Saint-Jacques de Compostelle, je fais chaque année un « petit bout ».
En automne 2021, j’ai parcouru le tronçon de Thann à Taizé.


Vendredi 22 octobre 2021 : 25ème étape (la 1ère en 2021)

Thann, Roderen, Guewenheim, Bretten, Bellemagny (20km)

J’arrive en train à Thann à 9h22.
Le trajet depuis Bâle CFF jusqu’ici, avec un changement à Mulhouse, n’a posé aucun problème. Contrairement au trajet d’hier entre Nordhausen et Bâle. Quelle tempête ! Mais l’ICE79 m’a quand même amené à Bâle CFF avec seulement 30 minutes de retard.
J’ai super bien dormi la nuit à l’hôtel situé directement à côté de la gare.
Nous verrons comment seront les prochains hébergements (que j’ai d’ailleurs tous réservés à l’avance).
Ce sentiment de reprendre maintenant exactement là où je m’étais arrêté il y a un an, jour pour jour, est déjà particulier ! Il reste encore 2169 km au total. On avance. Enfin !
J’ai 14 jours devant moi. J’ai délibérément choisi une étape un peu plus courte pour aujourd’hui. L’expérience des années précédentes m’a appris que j’ai besoin d’un peu de temps pour me remettre dans le bain.
À Roderen, je ne suis volontairement pas le chemin balisé qui longe le village, mais je passe au milieu. Bonne décision, l’église est ouverte !
Plus tard, je passe devant une petite chapelle au milieu de la forêt. Elle aussi est ouverte et il y a même un tampon.
Sur les chemins de la forêt, beaucoup de branches et de brindilles. Ici aussi, la tempête semble avoir fait rage hier.
Après 20 km, j’arrive dans l’après-midi au monastère de Bellemagny. J’y reçois un accueil chaleureux, beaucoup de calme, de la bonne nourriture et un lit pour la nuit.


Samedi 23 octobre 2021 : 26ème étape (la 2ème en 2021)

Bellemagny, Phaffans, Belfort (20km)

J’ai bien dormi.
6h50 pour les laudes et ensuite le petit déjeuner. 8h30 je suis de nouveau sur pied.
Il fait froid. Du givre sur les champs et les toits. Le soleil levant dans le dos tente de me réchauffer un peu.
Et de nouveau ce calme ! Je ne rencontre personne en chemin.
Il y a une église ouverte à Phaffans. Cette courte étape d’aujourd’hui est également vite terminée, je suis déjà à 14h30 à Belfort.
A voir absolument !
Et une super auberge de pèlerins, 11 Grande Rue, top !
Je n’ai eu qu’à décrypter le petit mot au-dessus de la sonnette. Laver le linge, remplir le journal de bord (quatre jours avant moi, quelqu’un est aussi en route), un coup de tampon, et ensuite une visite agréable de la ville.
Je tombe alors sans m’y être préparé sur une grande et bruyante manifestation. Je préfère éviter les éventuels ennuis et me coucher à 20h30 dans un lit confortable.


Dimanche 24. octobre 2021 : 27ème étape (la 3ème en 2021)

Belfort, Essert, Buc, Luze, Champey, Chavanne, Villers-sur-Saulnot (25km)

Lever à 6h30. Le linge est sec. Faire ses bagages. 7h00 petit déjeuner. 8h00 je démarre.
Il me faut une heure pour laisser Belfort et Essert derrière moi. Je vois le premier panneau indiquant Le Puy-en-Velay, ma destination probable pour 2022.
A la sortie du village, je croise des gens armés de fusils et vêtus de combinaisons fluo. Ils m’interpellent, je ne comprends pas un mot, je dis juste « Pardon » et « Santiago de Compostela ». La réponse : « OK ! »
On me laisse gentiment passer. Je continue à marcher dans la forêt, juste un peu plus attentivement et un peu plus rapidement. Avant le prochain village (Buc), je vois à nouveau quelques chasseurs. Et des panneaux d’avertissement. Je pense que cinq minutes plus tard, je n’aurais pas pu passer. Peu de temps après, j’entends des coups de feu et des chiens derrière moi. J’ai eu de la chance.
Sinon, la journée n’a pas été très excitante. Beaucoup d’églises en route, malheureusement toutes fermées.
Peu avant ma destination du jour, mon chemin croise la ligne TGV. J’ai le temps et j’attends par beau temps, l’appareil photo de mon téléphone portable au poing. Si tout se passe bien, je rentrerai chez moi dans deux semaines dans un des trains qui empruntent cette ligne.
L’auberge est un ancien atelier de forgeron. « Mon grand-père était forgeron ».
Pour le dîner, nous sommes onze personnes autour d’une longue table. Un groupe de spéléologues de Bretagne a pris ses quartiers ici pour une semaine. Une femme est originaire d’Alsace et parle très bien allemand. Avec les spéléologues, je parle du sud du Harz et du karst gypseux. Nous discutons en différentes langues, avec « les mains et les pieds », nous nous montrons des photos… La soirée dure.


Lundi 25 octobre 2021 : 28ème étape (la 4ème en 2021)

Villers-sur-Saulnot – Villersexel (20km)

Départ tôt, à 8h00, à l’aube. Il fait un froid de canard.
En revanche, les points de vue photographiques sont magnifiques. Ce calme, cette solitude. Je m’en délecte !
Le lever du soleil. Mon chemin croise trois fois la ligne TGV. Aujourd’hui encore, je suis seul partout. Il n’y a pas d’autres personnes sur la route. Toutes les églises en chemin sont fermées. J’essaie bien sûr chaque porte d’église.
Peu avant mon arrivée à l’étape, j’ai quand même de la chance. Dans la petite église de Villers-la-Ville, il y a apparemment du travail. De nombreuses personnes âgées nettoient leur église et m’accueillent chaleureusement.
15 heures, j’arrive à Villersexel. Aujourd’hui, je vais à nouveau passer la nuit dans un hôtel. Le village semble également désert, mais il y a un supermarché à la limite sud du village. Je fais donc le plein de provisions et retourne à l’hôtel.
S’enregistrer, se laver, manger, dormir. L’étape de demain sera longue.


Mardi 26 octobre 2021 : 29ème étape (la 5ème en 2021)

Villersexel, Moimay, Marast, Vallerois-le-Bois, Dampierre-sur-Linotte, Vy-lès-Filain, Villers-Pater, Authoison (27km)

Je pars à nouveau avant le lever du soleil et marche longtemps dans le brouillard. J’ai pris l’habitude de toujours apprendre quelques mots de vocabulaire français le matin. Peut-être pourrai-je un jour lire les nombreux livres que l’on trouve dans presque tous les arrêts de bus.
Dans un premier temps, le chemin emprunte un ancien remblai de chemin de fer jusqu’à Moimay.
Puis j’arrive au monastère de Marast ! Tout simplement génial !
Cette année, j’espérais trouver quelque part l’indication : « Encore 2000 km ». à trouver. Le voilà ! Il reste 2001 km jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle ! J’ai donc terminé mon premier tiers ! L’émotion est au rendez-vous.
Lorsque je quitte le monastère, un gros chien bruyant se tient devant moi et la réalité m’a rattrapé. Il faut attendre que quelqu’un fasse un effort et remette cet animal à sa place.
La route continue. Pendant quatre kilomètres, le chemin suit à nouveau un remblai de chemin de fer. Une heure presque tout droit. C’est déjà un petit avant-goût de la semaine prochaine, ma dernière étape vers Taizé !
À Dampierre-sur-Linotte, il y a une petite épicerie. Je peux faire le plein de provisions, car le prochain gîte n’a pas de ravitaillement.
Seule une église était ouverte aujourd’hui, à Vy-lès-Filain. Mais elle est d’autant plus belle ! Et il y a de beaux noms de rues. Je parcours les derniers kilomètres en dehors du chemin de Saint-Jacques balisé, car après de longues recherches sur Internet, j’ai pu réserver un gîte en dehors d’Authoison , près de Villers-Pater. Je passe devant un ensemble de bâtiments abandonnés remarquables (une ferme historique selon la carte) et devant l’église fermée de Villers-Pater. L’herbe pousse déjà hors de la porte, mais la poignée est particulière !
J’arrive à mes quartiers à 16h30. Une maison de vacances avec 8 lits pour une nuit rien que pour moi. Le linge sèche près de la cheminée. Toutes les heures, je dois rajouter du bois pendant la nuit.


Mercredi 27 octobre 2021 : 30ème étape (la 6ème en 2021)

Authoison, Quenoche, Hyet, Fondremand, Recologne-lès-Rioz, Bucey-lès-Gy (30km)

Je me réveille en grelottant, à un moment donné je n’ai pas mis de bois dans la nuit. Mais le linge est sec.
Je suis réveillé, il fait froid. Alors, il faut bouger ! Une longue étape m’attend aujourd’hui ! Je pars à 7 heures, dans l’obscurité.
La première heure, je marche sur la route d’Authoison. Mes sens sont en éveil ! À chaque voiture (il n’y en a pas beaucoup), je disparais à côté de la bande latérale.
Puis le jour se lève lentement. L’aube dans la forêt est déjà fascinante. Au loin, j’entends des tronçonneuses. Le chemin passe devant une grande grotte. Super ! Et là aussi, pas de touristes, de randonneurs, de cyclistes, … Tout simplement personne, sauf moi. Ensuite, le chemin descend légèrement et traverse la forêt en ligne droite sur 10 km.
Soudain, je tombe. Je suis allongé de tout mon long sur le chemin. Mon sac à dos glisse sur ma nuque. Mon téléphone portable glisse de la poche de ma veste et se retrouve devant mon nez. Je me retrouve à plat ventre sur le chemin, je vérifie ma situation et je pose d’abord mon sac à dos. Je jure, même si je sais que personne ne m’entendra dans un rayon de cinq kilomètres.
Pourquoi ? Mes pensées s’emballent ! Je me ressaisis lentement. Tout est resté en place. Merci !
Sous les feuilles d’automne de ces dernières années se cachent des racines et des pierres. Je trouve la racine qui m’a fait tomber. Ce chemin a l’air bien droit, mais il est vraiment difficile à parcourir. Je marche maintenant délibérément plus lentement.
Peu avant 17 heures, j’arrive à mon objectif du jour. L’étape d’aujourd’hui était vraiment fatigante. En revanche, le gîte est d’autant plus beau. Je suis assis à 20 heures pour un dîner copieux chez un couple âgé, trois petits-enfants sont en visite et nous discutons avec les mains et les pieds, le dictionnaire et le traducteur Google.
Le soir, la télévision française diffuse un match de coupe de football allemand. J’apprends les chiffres jusqu’à cinq.


Jeudi 28 octobre 2021 : 31ème étape (la 7ème en 2021)

Bucey-lès-Gy, Gy, Choye, Cugney, Tromarey, Hugier (18km)

Aujourd’hui, je peux aborder la journée plus tranquillement, l’étape est prévue un peu plus courte, ce qui est à nouveau lié à la difficulté de trouver des hébergements. Je me mets en route, d’abord jusqu’à Gy.
Ici, le chemin de Saint-Jacques se divise en deux variantes. Il y a le chemin vers Vézelay et le chemin vers Le Puy-en-Velay.
Quel que soit le chemin emprunté, l’église ouverte et le château de Gy valent en tout cas un petit détour !
Aujourd’hui encore, je vois beaucoup de belles maisons, malheureusement vides.
Je quitte le chemin de Saint-Jacques à Choye, car lors de la préparation, j’avais trouvé un gîte à Hugier après de nombreuses recherches. J’y arrive déjà à 14h30. Je lave mes affaires, je dors et je ne fais tout simplement rien. Après une petite promenade dans le village, je me retrouve à 19 heures à table avec un Anglais et un Brésilien pour le dîner. Deux heures de repas en commun, c’était très communicatif. Pour finir, je mange de la crème brûlée. Je m’écroule dans mon lit, repu.


Vendredi 29 octobre 2021 : 32ème étape (la 8ème en 2021)

Hugier, Motey-Besuche, Montagney, Thervay, Brans, Montmirey-le-Château, Frasne-les-Meulières (25km)

Petit déjeuner à 8 heures. 30 minutes plus tard, je suis en route.
Après Montagney, le point fort de la journée est un ancien remblai de chemin de fer et le long pont ferroviaire envahi par la végétation qui enjambe la rivière L’Ognon. Je traverse des mètres de broussailles humides et n’avance que lentement.
Peu avant la fin, il manquait un morceau de l’ancien pont. Je me retrouve sur une île, quatre mètres me séparent de l’autre rive. Faire demi-tour ? Je ne sais comment, 200 mètres plus loin, j’ai trouvé sur la carte une maison qui surplombe l’eau. Une grange, j’ai pu traverser l’eau et je me suis retrouvé sur le terrain d’une entreprise. Un grand portail s’ouvrait de l’intérieur, à l’extérieur il y avait une serrure à combinaison. J’ai réussi. Je suis de nouveau sur le bon chemin.
100 mètres plus loin, je me trouve devant l’Abbaye d’Acey. L’église est impressionnante, la boutique de l’église aussi, je reçois un tampon et un mot aimable sur le chemin.
Je poursuis ma route. Je cherche une possibilité d’approvisionnement, je demande et n’obtiens que des réponses qui secouent la tête : « Fermé, 5km ! »
Alors je demande à Googlemaps, il y a un magasin bio à 10 km sur mon chemin. J’achète du pain noir, du fromage, du jus, des fruits et du chocolat.
Le ciel et ses nuages annoncent un changement de temps. Pendant une semaine, j’ai eu un temps d’automne magnifique. En observant les nuages, il semble que cela soit en train de changer.
15 heures, j’arrive à mon gîte de Frasne-les-Meulières. Sous la lucarne, le soir en m’endormant, je remarque qu’il commence à pleuvoir.


Samedi 30 octobre 2021 : 33ème étape (la 9ème en 2021)

Frasne-les-Meulières, Moissey, Menotey, Jouhe, Mont-Roland, Sampans, Saint-Seine-en-Bâche, Losne, Saint-Jean-de-Losne (30km)

A 8h00, je pars en tenue de pluie. Il pleut. Il est prévu qu’il pleuve toute la journée. Non, il pleut à verse !
10 km jusqu’au Mont-Roland. Je cherche des panneaux indicateurs, je coupe un … deux kilomètres par la route départementale et, peu avant Mont-Roland, je cherche à nouveau en vain des panneaux indicateurs dans la forêt. Je sors donc toujours mon téléphone portable sous la pluie. Zut, j’ai encore pris le mauvais chemin.
Aujourd’hui, je fais au moins un kilomètre de détour. À la fin de la messe, je me retrouve complètement mouillé dans l’impressionnante église de Mont-Roland. Un prêtre dit la messe, mais je ne vois aucun visiteur. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes que je réalise qu’une femme âgée est assise tout devant, au premier rang. J’ai l’impression de rester immobile pendant 20 minutes, sentant chaque goutte qui coule à l’intérieur de ma cape de pluie. Après la messe, le prêtre me demande si je veux un tampon. Bien sûr que oui !
Au restaurant tout proche, je ne peux pas manger. « Tout est complet ! », mais pas un seul client en vue, j’ai dû avoir l’air bien aventureux. Alors je continue.
Ah oui, il pleut. Une fois de plus, je dois chercher le bon chemin. Les 10 derniers kilomètres, je longe les rives de la Saône, d’abord un chemin de terre, puis une prairie, et enfin un chemin goudronné. La pluie s’arrête peu à peu. Je suis trempé. Il fait froid. J’aurais besoin d’une pause.
16h50 : j’arrive à mon lieu de couchage à St-Jean-de-Losne, trouvé après une éternelle recherche sur Internet. L’endroit semble avoir connu des jours meilleurs. Je vais passer la nuit sur un bateau. « Remise des clés à 17h sur le ponton E », c’est tout ce que j’avais comme info.
C’est étroit, ça sent le diesel et il fait 14°C. Je suis complètement mouillé. Sur ce bateau étroit, je ne trouve aucun moyen de faire sécher mes affaires. (et encore moins de les laver.)
Au supermarché du coin, je fais tranquillement mes courses tout en me réchauffant un peu. Ensuite, je me réfugie dans mon sac de couchage sec.


Dimanche 31 octobre 2021 : 34ème étape (la 10ème en 2021)

Saint-Jean-de-Losne, Brazey-en-Plaine, Magny-lès-Aubigny, Bonnencontre, Auvillars-sur-Saône, Bagnot, Argilly (21km)

Changement d’heure. C’est méga dégoûtant d’enfiler des vêtements mouillés le matin.
La nuit a été bonne. Dans le sac de couchage, j’ai vraiment bien dormi. J’ai emballé toute la literie disponible autour.
La remise des clés a lieu à 8 heures, je me mets en route. Le soleil doit se montrer à partir de 10h00, ce qui est motivant.
À partir de 11 heures, le soleil apparaît. Mes vêtements commencent à sécher. Je commence aussi à avoir chaud à l’intérieur.
Deux panneaux et des bruits désagréables m’empêchent de poursuivre mon chemin à travers la forêt.
Ah oui, c’est à nouveau dimanche. La chasse. Je fais un détour de cinq kilomètres sur des routes de campagne. Ce faisant, je passe également devant une magnifique église. Je marche volontairement d’un bon pas pour rester à bonne température. Mon détour me fait également passer devant une boulangerie. C’est ouvert !
Un bon repas ! 15 heures, j’arrive à Argilly, un magnifique gîte situé juste en face de l’église.
Douche, lavage des vêtements et moi, dans mon sac de couchage sec.
Se reposer un peu. 20h00 : dîner végétarien. Reste trois étapes cette année….


Lundi 1er novembre 2021 : 35ème étape (la 11ème en 2021)

Argilly, Villy-le-Moutier, Vignoles, Beaune (20km)

8h00, un petit déjeuner de folie.
Je pars repu peu avant 9h00. Je cours presque trois heures sans m’arrêter, dont 6 km à travers une magnifique forêt d’automne.
Je passe devant un champ de tournesols – en novembre.
Dès 14h30, je m’enregistre à l’hôtel de Beaune. Le chauffage de l’hôtel ne fonctionne pas. Je dois donc sécher mes vêtements lavés au sèche-cheveux.
Ensuite, je visite tranquillement la petite ville de Beaune qui vaut le détour. Tous les magasins sont fermés, ah oui, c’est la Toussaint.
Le soir, je mange des restes et je regarde la télévision française. Il me reste encore deux longues étapes à parcourir.


Mardi 2 novembre 2021 : 36ème étape (la 12ème en 2021)

Beaune, Pommard, Meursault, Puligny-Montrachet, Corpeau, Chagny, Rully, Saint-Martin-sous-Montaigu, Jambles (32km)

J’ai vraiment mal dormi, beaucoup de petites voitures vertes françaises étaient le contenu principal de mes rêves.
L’hôtel fait les bruits les plus étranges la nuit.
À 8 heures, je suis de nouveau sur la route. Avec 32 km, c’est une longue étape de plaine qui m’attend aujourd’hui.
Des vignobles, des châteaux, une architecture magnifique. Et bien sûr, j’essaie à nouveau d’ouvrir chaque porte d’église. Une fois, j’ai vraiment eu de la chance. L’artisan de Puligny-Montrachet a certes été un peu étonné de me voir visiter l’église, mais il ne s’est pas laissé déranger plus longtemps dans son travail.
Les quatre derniers kilomètres m’ont fait franchir une nouvelle fois une petite montagne, sur des chemins envahis par la végétation que seule l’application OsmAnd de mon téléphone portable connaît probablement, mais ils sont magnifiques !
Et une fois de plus, le chemin passe par-dessus une clôture de pâturage, cette fois-ci même avec une « aide à l’escalade » !
Arrivé au gîte de Jambles, une femme m’accueille dans un parfait allemand standard, la soirée s’annonce longue et très bavarde.
Au dîner, il y a : un copieux choux à la crème et un muffin à l’ail des ours avec une salade de betteraves en entrée, une poêlée de riz indienne avec des légumes, un plateau de fromages, du raisin maison, et du crumble, …


Mercredi 3 novembre 2021 : 37ème étape (la 13ème et dernière en 2021)

Jambles, Saint-Désert, Buxy, Saint-Gengoux-le-National, Ameugny, Taizé (32km)

Aujourd’hui encore 32km, dont 28km sur un remblai de chemin de fer !
Il n’y a pas que la planification de l’hébergement qui a été difficile. Aujourd’hui, j’ai dû à nouveau chercher où je pourrais acheter de la nourriture en chemin. Donc à Saint-Gengoux-le-National, détour par le supermarché et retour au remblai.
Il fait certes sec, mais froid et venteux. Par-dessus mon chapeau, j’ai aussi ma capuche sur la tête. A chaque pas, le bruissement régulier de la capuche à mes oreilles finit par ressembler à une locomotive à vapeur. Le problème n’est pas la distance, le défi est le temps. Je marche en ligne droite depuis des heures. Pour un kilomètre, il me faut 660 double-pas. Il faut bien s’occuper l’esprit d’une manière ou d’une autre. Cela commence à devenir ennuyeux.
Et soudain, un panneau « interdit » se dresse à nouveau devant moi. Je l’ignore et, 800 mètres plus loin, au prochain pont, des ouvriers me regardent d’un drôle d’œil. Un véhicule de chantier me bloque le passage, je le dépasse de justesse. Quelques centaines de mètres plus loin, trois autres personnes portent des gilets de sécurité, mais heureusement, elles me laissent tranquille. Après les avoir dépassés, je les vois arrêter les cyclistes qui viennent à ma rencontre. Je cours, toujours tout droit.
Je me réjouis de la journée de repos de demain. 16h50 : j’arrive à la fraternité de Taizé.
À la réception, je reçois un plan de la journée et des tickets de repas. Mes quartiers se trouvent quelques mètres plus loin, à la sortie du village. Je m’enregistre. J’ai terminé.
Je me repose un peu. 19h00, dîner à la communauté et 20h30, je suis assis avec près de 1000 (!) personnes dans l’immense église de Taizé pour la prière du soir !
J’ai atteint mon but d’étape de cette année.


Addendum : le jeudi 4 novembre, j’ai pris un jour de repos à Taizé. Je le recommande vivement à tout le monde !
L’après-midi, une petite promenade (8 km) sans bagages jusqu’au village voisin de Flagy. (L’église était ouverte !).
Le vendredi 5 novembre, je suis rentré chez moi en bus, TER, TGV, ICE et RB.


Conclusion : je continuerai à l’automne 2022, probablement jusqu’au Puy-en-Velay.

Texte et photos : Rüdiger Neitzke


Version originale en allemand

Cette publication a un commentaire

  1. Merci de nous faire vivre votre aventure sur le chemin à travers vos récits journaliers. A travers les mots vous décrivez bien la vie du pélerin avec ses bons et moins bons moment !

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