La Vie

Le lundi de Pâques, c’est encore Pâques !

Voici deux messages  qui le rappellent :

  • Celui de Marie-Laure Gelinotte : 

En ce temps de Pâques, je propose de partager cet hymne à la vie de Mère Theresa en communion avec et pour tous ceux qui luttent contre le fléau du moment. Même confinés, isolés, en couple, en famille restreinte, gardons espoir en la vie.

  • Et celui d’Evelyne Studer :

Un espoir de Pâques ? Fêtons ensemble par la pensée, dans la joie et l’espérance.
Très beau diaporama. Oui,  disons : Merci la vie ! »


et ci-dessous, la dix-huitième étape de notre feuilleton quotidien « Péleriner confinés » par Denise Péricard-Méa.

Nicole


Péleriner confiné, étape n° 18

Les pérégrinations de la relique du chef de saint Jacques à Compostelle

Tête reliquaire de saint Jacques le Mineur

Le Livre V du  » Codex Calixtinus « , connu sous le nom de Guide du pèlerin (ce qu’il ne fut jamais) affirme :
« Qu’ils rougissent de honte les rivaux d’outre-monts, qui prétendent posséder quelques-unes de ses reliques ! Le corps de l’apôtre est là, tout entier ».
Et pourtant, la  » Chronique de Turpin « , Livre IV du même  » Codex Calixtinus  » rapporte, que l’âme de Charlemagne a été la enlevée aux démons par « un Galicien sans tête ».
Voici aujourd’hui, l’un des épisodes de la valse sans fin des reliques de saint Jacques (deux apôtres, Majeur et Mineur, tous deux morts martyrs à Jérusalem, vénérés en Orient et en Occident).

Une relique volée à Jérusalem

Vers 1109, l’évêché de Compostelle dépend de l’archevêque de Braga, mais commence à lui faire de l’ombre. L’histoire est contée dans l’Historia compostellana, écrite à la gloire de l’évêque de Compostelle, Diego Gelmirez, dans un chapitre titré « De la tête de saint Jacques ».
Un jour que l’archevêque de Braga était à Jérusalem, un vieux prêtre lui conte que « la tête de l’apôtre Jacques » était vénérée dans une église. Quelle belle occasion pour supplanter Compostelle ! La relique est bien gardée, il décide de la voler. Deux complices se déclarent malades, viennent à l’église, prient beaucoup et, de plus en plus malades, sont admis à passer la nuit dans l’église, devant la relique.

Ils attaquèrent l’autel avec des outils qu’ils avaient apportés en cachette et ils trouvèrent un vase plein de reliques. Ils l’emportent et fuient avec l’évêque. Ils croisent un ermite qui les interpelle :
Je sais ce que vous emportez et quel trésor vous avez volé. Allez, que la grâce de Dieu vous accompagne. Il importe que le corps de cet apôtre soit là où il est et sa tête aussi”.

Le pauvre homme avait cru que cette relique partait pour Compostelle…
L’évêque « rentra le plus vite possible en Espagne » où de grands troubles l’obligèrent à s’arrêter au monastère de Carrion de los Condes où il « cacha ces très vénérables reliques auprès de saint Zoyle ». De Léon où elles avaient été transférées, Gelmirez les rapporta à Compostelle en 1116. Mais que faire de cette tête ?

Le monastère de Carrione de los condes

On se garda d’ébruiter la chose. Plus tard, une main ajouta la mention « le Mineur » en tête du chapitre de l’Historia compostellana, oubliant de rajouter la même chose dans le corps du texte.
Cette tête fut cachée dans une « niche creusée dans un mur » jusqu’au jour où elle fut redécouverte par l’archevêque Béranger de Landore, en 1321. Il ordonna que l’on fabrique « une riche tête en argent et d’une prodigieuse beauté. Il mit personnellement la relique dans cette tête-reliquaire, avec une grande dévotion ».  Ce reliquaire fut dit « du chef du Mineur »

Paradoxe, ce reliquaire dit « de saint Jacques le Mineur » fut seul montré aux pèlerins qui ne voyaient rien d’autre que la statue de saint Jacques sur l’autel. C’est lui qui était porté en procession lors des fêtes du 25 juillet… Un pèlerin dit, en 1447 :

Et nous arrivâmes dans la ville de Compostelle chez ce cher monsieur saint Jacques. Et nous vîmes sa sainte tête portée avec beaucoup de ferveur dans une grande procession.

Aujourd’hui, ce chef de saint Jacques n’est plus présenté dans les processions.

Au début du XIVe siècle, Geoffroy Coquatrix, bourgeois de Paris et membre de la Confrérie Saint-Jacques de cette ville, offrit un reliquaire à la cathédrale de Compostelle. La relique est une dent portée par la statuette d’un pèlerin de 53 cm de hauteur conservée dans le musée de la cathédrale. Le pèlerin porte une tablette sur laquelle est inscrit :

Dans ce vase d’or que tient ce personnage est une dent du Bienheureux Jacques apôtre dont a fait don Geoffroy Coquatrix citoyen de Paris. Priez pour Dieu.

On ignore la provenance de cette dent.
C’est ce reliquaire qui a remplacé le chef de saint Jacques le Mineur dans les processions.

Denise Péricard-Méa
demain : Pléthore de reliques de saint Jacques à Toulouse
retour à la première étape : Jérôme Münzer part précipitamment de Nüremberg

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