Jura, le temps d’une montagne

Voici la trentième édition du feuilleton « confinés oui, isolés non ».
Un mois ! Pensions-nous, au départ, pouvoir « tenir » tout le temps de notre limitation d’espace, de contacts ?

Si cela est possible, c’est grâce à vous tous, adhérents, partenaires proches, qui, par vos envois, faites de ce rendez-vous un moment de réflexion, de pause, de découvertes, de jeux, de musique, d’informations diverses…. Merci !

Et c’est grâce à vos encouragements, à vos appréciations positives que nous avons à cœur de garder ce lien entre nous tous. Merci à vous qui adressez des messages de remerciements pour cette initiative !

Nous poursuivons donc nos messages quotidiens. Jusqu’au 11 mai ?


Aujourd’hui, nous restons en Franche-Comté.

Avec un concours photo ouvert à tous

Malgré la situation actuelle particulière, notre association prévoit d’éditer une version actualisée du « Guide pratique du chemin de Compostelle en Franche-Comté ».
Le concours permettra de sélectionner l’image qui fera la couverture de ce prochain guide.

En premier lieu,  vous êtes invités à étudier les informations concernant les contraintes techniques et conseils pratiques


Vos plus belles vues seront ensuite à envoyer jusqu’au 10 mai à l’adresse mail suivante :   concours@af-ccc.fr

Les images reçues seront publiées anonymement sur le site internet à partir du 11 mai et les personnes visitant notre site seront invitées à voter pour leur photo préférée jusqu’au 17 mai.

Nous vous espérons nombreux à profiter de cette belle occasion de replonger dans vos souvenirs et vos photographies du chemin de Compostelle en Franche-Comté.


Nous quittons maintenant le chemin de Compostelle mais restons dans notre belle région. Madeleine Griselin  propose

pour tous les amoureux des sentiers qui piétinent d’impatience en attendant qu’on leur ouvre la porte,  ce ma-gni-fi-que film sur le Jura dont le propos, en plus, est clair et intelligent. On comprend tout de la géologie du Jura et on savoure les images. Vous pourrez également cliquer sur les bonus.

Jura, le temps d’une montagne
http://geologie.parc-haut-jura.fr


Enfin,  gardons notre bonne humeur avec les « gentillettes devinettes appelées à Toulouse blagounettes » de Nadine la Toulousaine

  • Savez-vous comment communiquent les abeilles ?

par e-miel

  • Deux mites se rencontrent dans un pull, l’un dit : « Où vas-tu en vacances »

« au bord de la Manche »

  •  Un vieux rat rencontre  une petite taupe. Curieux, il lui demande :
    « Que veux-tu faire plus tard, ma petite ? »

« taupe-modèle »

  • Quelle est la puissance d’un coton-tige ?

deux  ouates

  •  Que s’est-il passé en 1111 ?

l’invasion des uns


et ci-dessous, la vingt-troisième étape, retour sur l’étape 21, de notre feuilleton quotidien « Péleriner confinés » par Denise Péricard-Méa.

Nicole


Péleriner confiné, étape n° 23

Jacques le Majeur, auteur de l’Épître ?

BnF, manuscrit du XIVe siècle

Plusieurs lecteurs ont été troublés, voire indignés, de l’attribution de l’Épître de Jacques au Majeur. Ma proposition est de pèleriner sur les traces des pèlerins médiévaux. L’étape 21 disait clairement :  » Le Majeur est considéré – au Moyen Age – comme auteur de l’Épître « .
Voici des documents, littéraires et iconographiques qui justifient cette affirmation.

Le Majeur auteur de l’Épître dans les textes

Il est exact que de nos jours, l’Église continue à attribuer la rédaction de l’Épître éponyme à Jacques le Mineur, sans encore tenir compte  des études les plus récentes des exégètes qui concluent à un auteur de la 2e ou 3e génération chrétienne. Mais là n’est pas mon propos.

Il ne concerne que les croyances des hommes du Moyen Age qui, eux aussi, se sont interrogés sur l’auteur. Déjà au IVe siècle, le théologien Eusèbe de Césarée écrivait dans son Histoire ecclésiastique :

On dit que Jacques, frère du Seigneur est l’auteur de la première des épîtres appelées catholiques. Mais il faut savoir qu’elle n’est pas authentique.

Au VIIe siècle, les Catalogues apostoliques expliquent

Jacques, fils de Zébédée, frère de Jean, quatrième dans l’ordre, écrivit aux douze tribus qui sont dispersées parmi les Gentils [1] .

Au XIIe siècle, les chanoines de Compostelle, dont on ne peut suspecter la dévotion à aucun autre saint Jacques que le Majeur, font de l’Épître de Jacques leur épître de la messe vigile de Saint-Jacques, le 24 juillet [2] et la citent de nombreuses fois, en particulier dans le Livre I, recueil de sermons.

Au XIIIe siècle, le grand théologien Guillaume Durand, dans son Rational des divins offices considère de même mais avec prudence, que Jacques le Majeur en est l’auteur :

à saint Jacques apôtre dit Majeur […] aucuns disent cette épître Jam non estis hospites […]. On le peut prier en toutes nécessités et par especial pour avoir rémission des péchés. [3]

Au XIXe siècle Mgr. Duchesne pensait encore que c’est

Jacques, fils de Zébédée, frère de Jean, quatrième dans l’ordre, [qui] écrivit l’épître aux douze tribus qui sont dans la dispersion. [4]


[1] De ortu et obitu Patrum, MPL 83, col. 51.
[2] « Etudes sur le Livre de Saint-Jacques attribué au pape Calixte II », Bulletin des Etudes Portugaises et de l’Institut Français au Portugal, t.XI, 1947, p.137.
[3] BnF, ms.fr.176, fol 239 v°, traduction de Jean Golein, ms XIVe. siècle.
[4] Duchesne Louis, « Les anciens recueils de légendes apostoliques », Actes du IIIe congrès scientifique international catholique (1894), Bruxelles, 1895, p. 8.  


Le Majeur auteur de l’Épître dans l’iconographie

Le Majeur présente l’Épître à Saint-Gilles du Gard

Bien éloignés des réflexions et doutes des théologiens, les fidèles étaient informés par les images. La plus ancienne représentation semble être celle de la façade de l’abbatiale de Saint-Gilles du Gard, du XIIe siècle. Parmi plusieurs apôtres, saint Jacques le Mineur est identifié par le sculpteur. Saint Jacques le Majeur, lui, présente un livre ouvert sur lequel est gravée une phrase de l’Épître :

OMNE DATUM OPTIMUM ET OMNE DONUM PERFECTUM DES.

La suite se lit sur l’auréole :

SURSU(M) EST DESCENDENS A PATRE LUMINE.

Tout don de valeur et tout cadeau parfait descendent d’en- Haut, du Père des Lumières.

Jc. Chap.1, v.17
Statue de saint Jacques Bourg-Argental

Au XIIIe siècle, on retrouve saint Jacques le Majeur auteur de l’Épître sur la façade de l’église Notre-Dame de Bourg-Argental, dans la Loire. Il présente un phylactère sur lequel est gravée, avec les abréviations d’usage, cette phrase :

INFIRMATUR QUIS IN VOBIS INDUCAT PRESBYTEROS ECCLESIAE ET ORENT

La suite est effacée mais cette seule partie visible permet de reconnaître l’une des phrases les plus fréquemment citées de l’Épître de Jacques :

L’un de vous est-il malade ? Qu’il appelle les anciens de l’Église, et qu’ils prient sur lui en l’oignant d’huile au nom du Seigneur.

Jc, V, 14
Chapiteau couronnant la statue de saint Jacques, Bourg-Argental




Sa statue-colonne, malheureusement en très mauvais état est surmontée d’un chapiteau représentant son martyre, preuve pour qui ne ferait pas confiance aux épigraphes, qu’il s’agit bien du fils de Zébédée, frère de Jean l’Évangéliste.


Denise Péricard-Méa
demain : Quand saint Jacques passait par la Bretagne
retour à la première étape : Jérôme Münzer part précipitamment de Nüremberg

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