Dent de Vaulion/Bord nord du lac de Joux (Suisse) – Juillet 2016

Week-end, Fée-Éric

Je me fais une joie de partir pour ces deux jours en Suisse, pour une randonnée organisée par le vice-président. Mais voilà, à la lecture du programme tout se complique. Il faut préparer le pique nique et le repas du samedi soir. Que de sacs pour partir en randonnée ! Mon voisin Robert, ne manque pas de le remarquer. En route pour l’aventure, la Vallée de Joux est située entre deux chaînes jurassiennes, entre les cols du Mollendruz et du Marchairuz. Le lac du même nom a une surface de 9,5 km2, il enrichit la Vallée avec ses voisins le lac Brenet et le lac Ter. Les activités de loisirs y règne autant l’hiver avec le patinage que l’été avec les sports nautiques. La vallée est attrayante car sa nature y est intacte et sauvage. Voilà tout le groupe au complet sur le parking de la gare du Pont. Tous Joyeux de se retrouver. D’un commun accord nous décidons de continuer de rire pour rendre hommage aux victimes innocentes de l’attentat du 14 juillet à Nice, le cadre est posé. Voilà les 14 colons en route avec leurs deux moniteurs ; Éric, le “directeur” et Marie-Do, la “maman” qui a prévu le pain pour toute la famille.

Nous voilà partis à l’assaut de la Dent de Vaulion, la montée se fait à travers des pâturages d’alpage. Nous savons que nous entrons dans un endroit protégé au niveau de la faune et de la Flore. Nous suivons un sentier qui traverse la Sagne Vuagnard, c’est une zone humide une tourbière protégée. Le poète Goethe est venu en 1779 dans la Vallée de Joux a dormi deux nuits au Brassus avant son ascension célèbre de la dent de Vaulion. Certains, déjà ne respecte pas les “consignes” et “coupent les virages” ! Notamment notre Taty en grande forme. Le flèchage jaune du Tourisme Pédestre permet de rester dans la direction. On se retourne régulièrement pour envelopper du regard le lac et toute la vallée (photo). Nous prenons rapidement de la hauteur pour atteindre la petite Dent et le Chalet de la Dent de Vaulion avec son restaurant (1348 m). De la partie sommitale s’offre un magnifique panorama à 360° sur la Vallée de Joux, la France et la Suisse, ses quatre lacs et la chaîne des Alpes. Le temps ensoleillé et bien dégagé permet d’apprécier tout la chaîne des Alpes avec son géant : le mont Blanc. Il est parfaitement visible sous ce ciel pur ! La Dent de Vaulion mérite encore un effort pour atteindre son sommet (1483m) où point de chamois ! Nous avons dû les faire fuir ! Le sommet est équipé d’un signal géodésique et d’une table d’orientation (on peut y perdre le nord car illisible). Nous passons au milieu des vaches qui peuvent figurer au palmarès Milka ! La muraille de Suisse existe aussi. Là Haut nous attend un vent très frisquet qui permet la mise en valeur de certains attributs féminins, cela met Gégé en émoi ! Les randonneurs habitués, ne manquent pas de trouver un endroit pour pique niquer à l’abri de ce vent fripon et face aux montagnes enneigées. On se dore au soleil, peu pressés de reprendre nos bâtons pour la descente.

Éric, nous emmène voir notre logis du soir, le Chalet Orny II qui appartient au Club Alpin Suisse de Morges. À faire pâlir celui de Heidi. Il est lové en contre bas de la Dent, de son balcon un cadre idyllique s’offre à nos yeux dans une ambiance bucolique. L’aconit Naepallus est venu s’y installer. Notre cabane est garnie de provisions “liquide”, où rien ne manque. Les consignes d’utilisation sont apposées partout, impossible de les manquer. Je commence seulement à comprendre que ma jupe et mes petites chaussures ne sortiront pas du sac ce soir. Et après avoir fait le tour du locataire, chacune et chacun comprend que l’eau de la citerne est à utiliser avec parcimonie. Adieu douches rafraichissante ! Et que les toilettes qui existent, sont à gérer en eau. Pas d’électricité, donc adieu téléphone opérationnel, mails, sms. La réalité prend le pas sur la virtualité. Nous sommes tous dans l’expectative et les questions vont bon train. Mais la question majeure reste l’accès à notre beau chalet avec nos chargements de glacières respectifs. Y aura t-il 200 m ou 1 km à travers les sentiers pentus ? À suivre. Nous redescendons par des sentiers à travers des pâturages boisés et forêts de feuillus. Deux gros blocs de béton nous livre passage, de quoi s’agit il ? De “Toblerones” : un ancien barrage anti char. Nous rejoignons la terrasse du Bar de la Truite au Pont, car nous avons soif. Là je prends conscience de notre “colonie” par nos rires et pépiements. Nous prenons possession de la partie neutralisée de la terrasse. De vrais envahisseurs ! Éric a du mal à accéder à la raison de chacun. Il offre sa tournée pour fêter sa retraite récente, elle lui va tellement bien ! Espiègleries féminines fusent devant des suisses éberlués. Nous vivons notre joie en toute liberté. Là, de belles motos rutilantes et “machines à trois roues” se garent et sous les casques de belles moustaches grisonnantes. Elles interpellent Yvette qui s’essaie de faire du stop !

Nous montons en voiture en direction de l’Auberge de la Dent de Vaulion. Nous suivons la “Papa mobile”. La découverte d’un chemin en pleine ascension va nous permettre de nous garer à proximité dudit Chalet. Juste une centaine de mètres à parcourir avec un fort dénivelé avec nos lourds chargements. La troupe de colons se pose et remarque que l’air et le soleil de l a montagne ont fait rougir les joues et les épaules, La bonne mine pour aborder la soirée. Le déballage des glacières a donné lieu à une table remplie. Des victuailles et des liquides à profusion. Chacun y est allé de son invention pour créer salades colorées. Les carottes râpées ont participé à la bonne humeur collégiale. Gégé ne sait pas “où donner de la fourchette”. La “marée basse”, expression de Taty, n’est pas prévue ce soir ! Éric et Dédé se mettent au fourneau pur le régal de chacun. Les 14 km de la journée ont aiguisé la faim. Repas ponctué de rires et de grivoiseries tout en observant le coucher de soleil sur le Mont Blanc. Notre Moniteur nous intime d’aller marcher dans la rosée dès notre réveil pour en apprécier les bienfaits. La tombée de la nuit nous oblige au repli et à aller dormir à l’étage dans le dortoir où chacun a déjà repéré sa place. Là, le délire fut à son apogée ; que font les couples dans leur coin, silencieux. Rigolades et blagues. Gégé est le seul homme au milieu des femmes, la gégéthéraphie s’impose ? Taty vient nous border avec un bisou à chacun. L’extinction des feux stoppe les échanges, car demain il faudra se lever, le train prévu n’attendra pas. Nuitamment des allées et venues ont lieu, peut être pour aller admirer la voute céleste depuis le balcon du chalet.

Tout le monde est levé dès potron minet pour aller admirer le paysage alpin et marcher dans la rosée selon les prescriptions d’Éric. La balade pieds nus dans une rosée fraîche face au Mont blanc relève du rêve. Impossible d’y échapper, le mono veille, sinon pas de déjeuner ! Quel bienfait pour tout le corps, lavé d’une fraîche énergie, nous voilà tous revigorés pour cette nouvelle journée de rando, qui consistera à longer le lac de Joux via le sentier côtier nord, au départ de la ville du Sentier et arrivée au Pont. Cette balade est répertoriée dans le magazine “En Vadrouille”. À 8h, le ménage du chalet est terminé et tout le monde est prêt. Nous reprenons nos voitures en bas du chalet et rejoignons la gare de Pont. L’achat des billets a pris un peu de temps, car il fut impossible de “faire ingérer” une carte bancaire française au distributeur. Daniel, en homme prévoyant, a donc dépanné plus de la moitié du groupe en avançant de la monnaie suisse. Une suissesse sourit de nos remarques de grands enfants en bande !

Le Sentier, est le cœur du pays horloger. En effet, l’horlogerie est l’économie principale de la région. Les usines jouxtent les fermes, en belle harmonie visuelle. Nous longeons l’Orbe, une des deux rivières qui alimente le lac de Joux. Nous apprécions ce panorama depuis un promontoire. Des panneaux explicatifs, lus à haute voix, par maîtresse Marie-Laure, notamment permettent d’apprécier et de respecter cette flore et faune spécifique. Le lac est bordé de plages herbeuses où des bancs et tables accueillent nos arrêts fréquents. Trouver un bistrot pour un café matinal n’est pas aisé, et Éric semble refuser de faire marche arrière pour de la caféine au grand dam de toutes les filles ! Là encore nous passons devant une maison joyeusement décorée, très colorée. Un étal “Tout est gratuit – Servez-vous” nous interpelle. Cela va de la recette de Champignons à un sac doré que Christine remarque. Quel étonnement pour nous Français ! Une invitation au partage, c’est magnifique ! Cette phrase « Viens te mettre à côté de moi sur le banc devant la maison, femme c’est bien ton droit ! ». Des barques de pêche à moteur attendent au fil de l’eau. Elles sont toutes bleues. Le paysage est propice aux baignades naturelles et romantiques. Notre “mouillage” se fera sur la plage du Rocheray. Là on va tous faire trempette jusqu’au genoux dans une eau limpide. Éric nous dit son envie irrésistible de piquer une tête mais voilà, il a oublié son maillot de bain ! Il a du mal à résister mais Marie-Do le ramène à la dure réalité, il y a trop de houle ! Il reviendra comme nous tous, car ce bord de lac est enchanteur. La poésie ne rempli que l’esprit, l’estomac a ses impératifs, aussi, Daniel et Dédé nous ont donné le La ! Nous avons ensuite lézardé au soleil avant de nous rechausser pour la dernière partie. Le sentier côtier nous a permis d’apprécier le côté sauvage du lac avec ses criques et des kerns. Les randonneurs croisés sont nombreux. Le vert des sapins et le bleu de l’eau nous ont invité à élever notre esprit, la spiritualité nous a accompagnés. L’arrivée sur la ville du Pont se fait par un plateau herbeux avec en point de mire la Dent de Vaulion sous la chaleur. Nous voilà tous décontenancés, le week-end est déjà terminé. Mais quel week-end, organisé de main de maître ou la bonne humeur a régné. Et le dieu Ra fut de la partie. À quand le prochain ? Merci de la part de tous les colons à Éric et Marie-Do pour leur attention à notre bien être.


Danielle Brun-Vaunier
Photos : Éric Pape

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