Compostelle, un chemin pour tous ?

Une certaine fébrilité régnait, en tout début d’après-midi, au centre diocésain de Besançon. Le public serait-il au rendez-vous proposé par notre association sur le thème de l’accessibilité du chemin de Compostelle pour tous ? Certes, l’exposition de photos proposée depuis le début de la semaine par Gabriel Vieille, monsieur « Histoire et Patrimoine » de l’af-ccc, rencontrait déjà un beau succès, mais qu’en serait-il des rencontres programmées ? Celles-ci étaient le résultat d’une réflexion menée depuis le mois de juillet dernier, avec des moments de doute (l’accessibilité, thème peut-être difficile à aborder ?), de recherche d’intervenants (acteurs ou témoins avec expériences à partager, leur disponibilité, coût éventuel de leur prestation ?), mais aussi d’enthousiasme (oui, tout le monde devrait pouvoir « faire » le chemin, aux associations de trouver témoignages, exemples, et d’aider les personnes en difficulté !).

Le doute fut vite levé. Non seulement la salle fut pleine en peu de temps, mais il fallut ajouter des sièges pour contenir la centaine d’auditeurs.

Ceux-ci, après une courte présentation de notre association et un diaporama sur le chemin comtois, ont pu suivre trois trajectoires bien différentes :

Celle d’un solitaire : Nicolas de Rauglaudre, amputé d’une jambe à l’âge de 18 ans, est devenu depuis un marcheur au long cours, à raison de 2 km à l’heure, sur divers chemins compostellans, en France et en Espagne. Il fait face à son handicap grâce à l’effort physique, certes, mais aussi grâce à une recherche spirituelle, philosophique et existentielle, s’appuyant sur des penseurs et philosophes comme Pierre Teilhard de Chardin.

Celle d’une d’un groupe d’amis : Jean-Louis Roy, bisontin souffrant de la maladie de Parkinson, ayant parcouru cet été le trajet Le Puy-en-Velay/Conques à l’aide d’une joëlette, tractée et poussée par deux compères de longue date, les « deux Pat ». La mise en scène théâtralisée de leur aventure, les témoignages de personnes rencontrées au long de leur marche, furent la démonstration éclatante que oui, le handicap, c’est pas drôle, mais – oui ! – on peut également s’amuser, s’émouvoir et faire éclater de rire une salle entière.

Celle d’une organisation quasi professionnelle par l’association parisienne, Compostelle 2000 : Monique Cosnard présenta la rigueur d’une logistique humaine et matérielle importante. Composée d’une bonne quarantaine de bénévoles, l’équipe aux rôles bien définis (recherche de parcours, d’hébergements, montage de tentes, transports, aides à la toilette et aux repas….) arrive à mener à bien, depuis de longues années, l’accompagnement souriant de 5 ou 6 personnes aux handicaps lourds et variés.

Le timing très serré ne permit pas aux auditeurs de poser les questions ou d’avoir les éclaircissements qu’ils auraient peut-être souhaités. Mais les conversations se sont poursuivies lors de l’apéritif. On remarquait alors la présence de Philippe Demarque, président de la Fédération française des associations des chemins de Compostelle (FFACC), d’Evelyne Studer, présidente de l’association des Amis de Saint-Jacques d’Alsace – qui a prêté les magnifiques panneaux explicatifs sur le pèlerinage de Compostelle – , de Gilbert Pescayre, président de l’association des chemins de Compostelle et de Rome Bourgogne/Franche-Comté. Les personnes ayant permis la tenue de cette manifestation, directeur du centre diocésain en tête, ont exprimé leur satisfaction devant le succès de l’après-midi. La directrice de l’office de tourisme, les responsables de la médiathèque Pierre Bayle, etc… intéressés par le chemin de Compostelle au départ de Besançon ont aussi exprimé le souhait de voir des développements partenariaux s’accroître ou se mettre en place avec notre association.
Une réussite, donc, et une réflexion à poursuivre, pour la présidente Danielle Brun-Vaunier et son équipe de bénévoles et partenaires actifs.

Nicole Blivet
Photos Gabriel Vieille, René Michaux, Nicole Blivet

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