Tendresse

Il sera aujourd’hui question de bonté, de tendresse et de sourire aussi.

Auparavant voici tout d’abord un rectificatif concernant l’envoi d’hier, note Madeleine Griselin :

Attention pour le Ultreïa de Jean-Claude Bénazet qui ne comporte que trois couplets.
Comme je l’ai entendu une fois piquer une crise contre les gens qui rajoutent des couplets, improvisent, changent ses paroles et sa musique, je transmets … même si je trouve que la façon dont nous le chantons est mieux….

Jean-Claude Bénazet explique lui-même expliquer le pourquoi et  le comment de son chant :

Voici les paroles originales de « Tous les matins » :

Tous les matins nous prenons le chemin
Tous les matins nous allons plus loin
Jour après jour, la route nous appelle
C’est la voie de Compostelle
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia deus adjuva nos !

Chemin de terre et chemin de foi
Voie millénaire de l’Europe
La voie lactée de Charlemagne
C’est le chemin de tous les jacquets
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia deus adjuva nos !

Et tout là-bas au bout du continent
Messire Jacques nous attend
Depuis toujours son sourire fixe
Le soleil qui meurt au Finisterre
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia deus adjuva nos !


En ce moment où les valeurs humaines sont plus que jamais à l’honneur, Bernard Kroemer nous fait parvenir

une vidéo qui parcourt la toile en ce moment et qui me parait pleine d’humanité. Chacun pourra se reconnaître dans l’un des rôles de ce beau moment de vie…


Continuons avec « La tendresse »,  repérée sur le Net par Danielle Brun-Vaunier. « Chanteurs et musiciens de tous les coins de la France pour une « symphonie confinée » précise Evelyne Studer.
Bel hommage à la hauteur des interprétations de Bourvil ou Marie Laforêt.  


Changement d’humeur et rire avec « cette très belle interprétation sur l’air de Vesoul, de Brel,  qui devrait plaire aux Francs-comtois », note Madeleine Griselin, approuvée par René Michaux également sensible à l’humour confiné du « t’as voulu voir l’salon ».   

T’as voulu voir l’salon


et ci-dessous, la vingt-huitième étape de notre feuilleton quotidien « Péleriner confinés » par Denise Péricard-Méa.

Nicole


Péleriner confiné, étape n° 28

Compostelle, chemin des alchimistes

Saint-Jacques de la Boucherie

Par la grâce de Harry Potter tous les enfants du monde savent aujourd’hui que Nicolas Flamel est l’inventeur de la pierre philosophale. Mais ils le prennent pour un personnage de roman…

Or, Nicolas Flamel a existé. Il est né à Paris vers 1340 et il y est mort en 1418.
Il était écrivain public et copiste à Paris, près de Saint-Jacques-de-la-Boucherie.
Il faut attendre 1430 pour que le Flamand Gilbert de Mets le présente dans sa Description de la ville Paris…

L’épitaphe de Nicolas Flamel

Flamel l’aîné, écrivain qui faisait tant d’aumônes et hospitalités, et fit plusieurs maisons où gens de métier demeuraient en bas. Et du loyer qu’ils payaient étaient soutenus pauvres laboureurs en haut… Il montrait l’écriture chez lui et gardait des pensionnaires.

Sa vie est résumée sur son épitaphe conservée au musée de Cluny.
Au moment de sa mort, Nicolas Flamel fut loué pour sa générosité :

Ici Nicolas Flamel jadis écrivain a laissé par son testament à cette église certaines rentes et maisons qu’il avait achetées de son vivant, pour faire un service divin et distributions d’argent chaque année aux Quinze-Vins, à l’hôtel-Dieu et autres églises et hôpitaux à Paris. Soit prié pour les trépassés.

Un alchimiste post mortem

Ce n’est que bien plus tard qu’on a fait de lui le plus populaire des alchimistes français. Encore un peu plus tard, on a dit qu’il avait trouvé son secret sur le chemin de Compostelle…

Une première trace de sa vocation d’alchimiste date de la fin du XVe siècle, dans Le Livre Flamel, adaptation d’un traité d’alchimie du XIVe siècle. A cette époque, on commence à s’interroger sur l’origine de certaines grandes fortunes, celle de Jacques Cœur ou celle de Flamel.  Sa fortune tient-elle à ses connaissances en alchimie ? Ne se serait-il pas approprié les biens de Juifs expulsés de Paris en 1394 par le roi Charles VI ?

L’arcade bâtie en 1407 – dessin de Charles-Louis Bernier en 1786

En 1561, l’alchimiste Robert Duval pense que sa recette est en forme d’énigme sur l’arcade du charnier du cimetière des Innocents qu’il a bâtie en 1407.

l’énigme figure deux serpents ou dragons. Seuls le comprendront les plus savants, qui ont la connaissance de ce trésor si rare, si caché, si céleste.

En 1612, est traduite une œuvre attribuée à Flamel, Figures hiéroglyphiques dans laquelle sont introduits saint Jacques et le pèlerinage en Galice sur le chemin duquel il pense trouver un savant capable de lui déchiffrer un livre précieux acheté à un Juif

Enfin, ayant perdu espérances de jamais comprendre ces figures, je fis un vœu à Dieu et à monsieur saint Jacques de Galice, pour demander l’interprétation du livre à quelque Juifs en quelque synagogue d’Espagne. Ayant pris l’habit et le bourdon […] je me mis en chemin et tant fit que j’arrivai à Montjoie et puis à Saint-Jacques où, avec une grande dévotion j’accomplis mon vœu. Cela fait, dans Léon au retour je rencontrai un médecin juif chrétien, appelé maître Canche. Quand je lui eus montré les figures de mon extrait […il décide de venir avec moi] et de Léon nous passâmes à Oviedo et de là à Sanson où nous nous mîmes sur mer pour venir en France. Notre voyage avait été heureux mais […Canche meurt à Orléans].

Qui voudra voir l’état de mon arrivée et la joie de Perrenelle, qu’il nous contemple tous deux sur la porte de la chapelle Saint-Jacques-de-la-Boucherie où nous sommes peints, moi rendant grâce aux pieds de monsieur saint Jacques de Galice et Perrenelle à ceux de monsieur saint Jean […] Finalement je trouvai ce que je désirais…

Tympan du portail de Saint-Jacques de la Boucherie



Dans les années suivantes, le charnier des Innocents devint le lieu de réunion des « adeptes » ainsi que les « portaux d’Églises que Nicolas Flamel avait fait construire ».


Pour en savoir plus :
  1. https://livres-d-hermes.com/PDF/LLDFHI01.PDF
  2. Dans Wikipédia : Flamel, article du spécialiste de l’alchimie médiévale, Didier Kahn – Cimetière des Innocents
  3. informations supplémentaires sur le site Inventaire, en accès libre.
Liens avec le projet « Etoiles du Patrimoine Saint-Jacques »

Promu par les Constellations Saint-Jacques présentées sur cette page
Étoiles : Nicolas Flamel, personnage ayant un lien avec Compostelle
Plaque épitaphe et tour Saint-Jacques, patrimoine matériel encore visible
Constellation : L’alchimie sur les chemins, Constellation thématique possible


Denise Péricard-Méa
demain : Sur la route de Compostelle au Moyen Age
retour à la première étape : Jérôme Münzer part précipitamment de Nüremberg

Cette publication a un commentaire

  1. Patricia Bourdon

    Merci pour ces beaux partages, j’ai bien rigolé et merci aussi pour le beau partage qui nous donne à réfléchir un peu.

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