L’eau en Franche-Comté

L’eau sur le chemin de Compostelle en Franche-Comté

✏ Les informations suivantes sont tirées de L’Étude paysagère de la Vallée de l’Ognon de Anne Griffond-Boitier, Madeleine Griselin et Sébastien Nageleisen, CNRS ThéMA, 2004.
  • Dès son entrée en Franche-Comté, le chemin de Compostelle passe la ligne de partage des eaux Mer du Nord / Méditerranée : il quitte la vallée du Rhin qu’il a longée en Alsace et gagne les affluents de la Saône donc du Rhône. Cette ligne est franchie juste avant Angeot sur le tracé principal et à Réchésy sur la bretelle venant de Bâle.
Ligne de partage des eaux entre Mer du Nord et Mer Méditerranée
  • Le chemin effleure dans son début de parcours comtois le bassin versant du Doubs, sans jamais le traverser. Il n’y a qu’au départ de Besançon (bretelle vers Marnay) que le tracé passe dans une ville baignée par le Doubs, mais ne le traverse pas. C’est après Héricourt que le chemin comtois quitte le bassin versant du Doubs et entre dans celui de l’Ognon.
  • Le chemin de Compostelle en Franche-Comté suit ensuite intégralement le bassin de l’Ognon, affluent de la Saône. La rivière est peu visible à pied : le chemin la traverse à Villersexel, puis s’en éloigne tout en restant en rive droite, et la retrouve à Marnay. Il la retraverse à Banne, au moment où il quitte la Haute-Saône et entre dans le Jura. Il laisse définitivement l’Ognon à l’abbaye d’Acey où un barrage fournit l’électricité à l’usine d’électrolyse qui fait vivre l’abbaye.
  • La bretelle vers Vézelay quitte la vallée de l’Ognon au profit du bassin versant de la Saône qu’il traverse à Gray. Un peu avant, à Frondremand, le chemin passe devant les sources de la Romaine, affluent direct de la Saône.

Quelques données concernant l’Ognon, une rivière définitivement liée au chemin de Compostelle en Franche-Comté

  • Il prend sa source au pied du ballon de Servance, à 950 m d’altitude et se jette dans la Saône à 185 m d’altitude après 213 km de cours entièrement franc-comtois à l’exception de 3 km de cours secondaire en Côte-d’or. Le profil longitudinal de l’Ognon montre que c’est une rivière de plaine : à 30 km de sa source, le petit torrent vosgien cesse de se précipiter et se met à musarder en un cours lent et sinueux.
Le profil en long de l’Ognon (source ThéMA)
  • Cependant, comparée à ses voisines comtoises, cette rivière de plaine est à l’étroit dans un bassin versant longiligne, ruban qui atteint à peine 30 km dans sa plus grande largeur ; il en résulte une vallée fermée, gouttière synclinale coincée entre les bassins plus amples de la Saône et du Doubs, cul-de-sac se terminant dans les Vosges saônoises.
Le bassin versant de l’Ognon (source ThéMA)
  • Flottable mais non navigable, l’Ognon peut se descendre en canoë ou en kayak à partir des Aynans (47 km de sa source) et ce sur 166 km. Le parcours emprunté par les embarcation légères est haché par la présence de 32 barrages, aménagés ou non pour le passage des canoës.
  • Entre deux barrages, pêcheurs ou promeneurs utilisent la barque : la réglementation n’autorise, sur l’Ognon, que les moteurs électriques, donc de faible puissance.
  • Si vous souhaitez faire un bout de chemin de Compostelle au fil de l’eau sur l’Ognon, vous pouvez louer un canoë à Villersexel et le rendre à Marnay (110 km de cours plus bas), sachant qu’on navigue à peu près à la même vitesse que la marche avec sac, à savoir 4 km/h. Vous pourrez aussi pêcher sur cette rivière classée deuxième catégorie, à condition d’avoir une carte en plus de votre canne à pêche.

Cette publication a un commentaire

  1. Gautier

    Super intéressant pour moi qui habite depuis peu à côté de l Ognon dans le village de Saint Sulpice où les crues sont spectaculaires inondant les prairies où paissent les vaches!

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