Pour commencer, félicitations et souvenirs…
Daniel Putaud :
Félicitations aux trois gagnants de la photo de Rully, la bouteille de vin du Jura est au frais, pour Gérard, Claudine et Annie. Bravo à vous !
Evelyne Studer :
Je reviens au texte du “Lavement de pieds”. Oui, moi aussi j’ai eu droit de vivre cette incroyable expérience, ce moment magique. J’avais prévu la fin de l’étape au départ de Cahors à Lascabannes. Malheureusement pour moi tous les hébergements étaient complets. J’ai trouvé une chambre d’hôtes chez Mme Couture à Lhospitalet, petit village distant de 2 km de Lascabannes, en dehors du chemin.
Après une bonne douche, je suis revenu à Lascabannes pour bénéficier de ce rituel. De retour à mon gîte j’ai eu droit à un grand lit avec une literie sentant bon la lessive, une nuit seule, sans ronflement. Avant de me coucher Mme Couture m’avait préparé un excellent potage aux légumes. Merci Saint-Jacques ».
Nous poursuivons avec des escapades musicales européennes repérées sur le Net, surtout inspirées par la situation actuelle.
Pour la Suisse, de l’humour !
Solange Jeannin (Compostelle 71) propose :
sur un petit air de Georges Brassens…une petite chansonnette, qui plaira, je n’en doute pas, à tous et toutes, choristes ou non… N’oubliez pas de rire surtout, c’est le meilleur anti-virus !
Pour l’Italie, Eliette Lapeyre et Jean-Claude Nardin font
suivre ce beau concert pour adoucir votre confinement. En Italie, comme partout en Europe, les concerts sont rendus impossibles du fait des règles de confinement.
Afin de rendre hommage au personnel soignant, l’International Opera Choir a enregistré un concert alors que chaque artiste est resté chez lui muni de son seul smartphone. Voici “Va pensiero” tiré de Nabucco de Verdi.
C’est magnifique, frisson garanti et une pensée émue pour les Italiens ! »
Faisons maintenant un tour en Allemagne avec Evelyne Studer, touchée par cette réinterprétation de Hallelujah de Léonard Cohen. Elle nous en livre les paroles retravaillées pour la circonstance actuelle et leur traduction.
Bleib zu Hause / Reste à la maison
Texte en allemand
Hör doch zu es ist nun Zeit, dass von uns zu Hause bleibt
Auch wenn wir uns sehr nach mehr sehnen.
Coronavirus ist kein Fell der uns zum Spass zu Hause halten.
Erstens geht’s um uns und unser Leben.
Wenn jeder von uns zu Hause bleibt, sich ganz alleine die Zeit vertreibt
Dann können wir die Krankheit auch besiegen.
Es geht um Dich, um mich, um uns, um jeden den man schützen muss.
Auch wenn die Zeiten schwer sind bleib zu Hause
Egal wie gut Dir’s auch ist, Du weisst nicht ob es Du in Dir trägst
Im Ernst, wir dürfen nicht verlieren.
Sei ein Held und gib nicht auf, sonst hört die Krankheit niemehr auf.
Es darf nicht sein, es darf nicht sein, darf niemals passieren !
Eines Tages wird’s vorüber gehen, auch wird’s uns wieder besser gehen.
Biss dahin müssen wir zusammenhalten.
Wenn wir uns dann gleich wiedersehen, wird alles nochmals so schön.
Einer für alle, alle für einer !
Texte en français
Écoute-moi, il est temps que tu restes à la maison,
Même si nous désirons beaucoup plus
Nous retenir à la maison n’est pas une plaisanterie du Coronavirus.
Il y va tout d’abord de notre vie !
Si chacun de nous reste à la maison, se divertit tout seul ;
Alors nous pourrons vaincre la maladie.
Il s’agit de toi, de moi, de nous tous, de chacun qui a besoin d’être protégé.
Même si les temps sont difficiles, reste à la maison !
Peu importe comme tu te sens, tu ignores s si tu le portes en toi.
C’est sérieux, nous n’avons pas le droit de perdre.
Sois un héros et n’abandonne pas, sinon jamais la maladie ne s’arrêtera
Cela ne doit pas arriver, cela ne doit pas arriver, cela ne doit jamais arriver !
Ce sera terminé un jour, nous aussi irons mieux.
Nous devons être solidaires d’ici là.
Lorsque nous nous rencontrerons à nouveau, tout redeviendra aussi beau.
Tous pour un, un pour tous !
Continuons par l’Espagne avec Madeleine Griselin pour
écouter religieusement … même si on ne croit à rien, un petit concert dit « Gloria” ou plutôt c’est un “notre père”, avec un bon chœur, un bon orchestre et la belle voix d’Andrea Boccelli, ça ne peut pas faire de mal pour le moral. Je crois qu’il a été chanté en hommage aux victimes de la catastrophe ferroviaire du train en direction de Saint-Jacques en 2013 .
Retour en France avec Danielle Brun-Vaunier, émue par
une famille de musiciens de Sainte-Marie dans le Doubs qui chante “On fait comme si…” de Calogero, c’est vraiment très beau ! Émouvant en ce temps où les proches nous manquent !
et ci-dessous, la seizième étape de notre feuilleton quotidien « Péleriner confinés » par Denise Péricard-Méa.
Nicole
Péleriner confiné, étape n° 16
Coquillard
Dans l’imaginaire pèlerin actuel, le mot « coquillard » évoque les faux pèlerins qui hantent les routes de Compostelle en profitant des avantages concédés aux vrais pèlerins, voire en les volant. Qu’en fut-il dans l’histoire ?
Un premier sens apparaît dans la littérature au début du XVIIe siècle, au moment où justement, se multiplient les pèlerinages à Compostelle que les rois se préoccupent de réglementer.
Un second sens vint, plus tardivement, du souvenir d’une bande de mauvais garçons arrêtés à Dijon en 1455, dite de « La Coquille », d’où le nom de « Coquillard ». Regnier de Montigny dont nous avons vu la triste histoire, en fit partie. (Aucune allusion à Compostelle dans les nombreuses pièces de son procès).
Dans son livre publié en 1629, Le Jargon ou Langage de l’Argot reformé, Ollivier Chéreau donne trois sens au mot « coquillard » : un honnête pèlerin de Compostelle, un membre plus ou moins honnête du métier des merciers ambulants et enfin, plus étonnant, un synonyme de chemin de Saint-Jacques.
Voici ce qu’il en dit :
Coquillards sont les pelerins de Sainct Jacques, la plus grand part sont véritables & en viennent. Mais il y en a aussi qui truchent (mendient par fainéantise) sur le coquillard (ici, le chemin), & qui n’y furent jamais (à Compostelle), & qu’il y a plus de dix qu’ils n’ont fait le pain bénit en leurs paroisses (sont allés à la messe) & ne peuvent trouver le chemin à retourner en leur logis ;
ils ne fichent quefloutière (ne donnent rien) au grand coëfre (chef).
Ollivier Chéreau, tel qu’il se définit, a bien pu faire partie de ces marchands ambulants mauvais garçons, groupés sous l’autorité de chefs. Ayant pris de l’âge et devenu un « bon pauvre » il prit boutique à Tours. Le titre de son livre le laisse à penser :
Le jargon ou langage de l’argot réformé.
Comme il est à présent en usage parmy les bons pauvres.
Tiré et recuilly des plus fameux argotiers de ce temps.
Composé par un pillier de Boutanche
qui maquille en molache la Vergne de Tours.
[Composé par un commis de boutique,
qui travaille la laine en la ville de Tours]
Augmenté de nouveau dans le Dictionnaire de mots plus substantifs de l’argot, outre les précédentes impressions, par l’auteur.
Quant au troisième sens, s’il y eu des « coquillards sur le coquillard », ce ne fut pas au Moyen Age, mais aux temps troublés des guerres de Louis XIV et Louis XV qui ont contribué à l’appauvrissement des populations qu’ils ont jetées sur les routes à la recherche de jours meilleurs.
L’image ci-dessous est une image d’Épinal qui illustre ces gueux qui mendient sur les routes en empruntant le costume du pèlerin. Qui n’a pas rencontré l’un de ces pieux Tartuffes ?
Donnera-t-on quelque chose à crédit ?
Quand le coq chantera, crédit on donnera.
Le gendarme
En attendant l’heure d’entrer. Je fume ma pipe. Si le coq ne veut pas chanter. Je lui coupe les tripes.
Le sergent
Je suis un pauvre sergent. Toujours sans argent. L’aiguille ne veut pas avancer. Et le coq ne veut pas chanter.
Le bûcheron
Si l’aiguille n’avance pas. Tout à l’heure je me fiche. Si le coq ne chante pas. Je le tue à coups de hache.
Le pèlerin
Moi qui reviens. Lassé d’un long pèlerinage. Je voudrais bien du vin. Pour achever mon voyage.
Mauvais payeur, qui entrez céans. Remarquez bien ce CADRAN.
Quand l’aiguille marquera Midi, on vous donnera à crédit.
Denise Péricard-Méa
demain, un conte : Turlurelle, la flèche d’azur noir, la sœur des éclairs
retour à la première étape : Jérôme Münzer part précipitamment de Nüremberg
Merci encore pour tous ces moments d’échange et de partage .
Merci bien-sûr à René et Martine les créateurs du nouveau site de l’AF.CCC : quelle réussite .
Pouvoir à l’occasion se replonger dans les anciennes balades mensuelles ou régionales des années lointaines , mais quel plaisir .
Bien amicalement .
Daniel.
Merci Daniel,
mais ce nouveau site est une réalisation collective qui ne serait rien sans les contenus variés déjà publiés sur l’ancien site, et le travail de Nicole qui sélectionne chaque jour les articles de nos adhérents. Qu’ils en soient tous remerciés.