- Si le chemin de « Compostelle » avait été praticable, nous serions passés par le Mont-Vaudois et Brevilliers pour une boucle liant la voie venant d’Alsace à celle venant de Bâle. Pour cause d’arbres tombés et de pâture bouseuse ( je plains les pèlerins qui, ne suivant pas les mises en garde signalées actuellement sur le site internet de l’AF-CCC, emprunteraient étourdiment ces chemins balisés ! ), c’est une boucle passant par Vyans-le-Val/Laire/Tavey qui a été choisie.
- Si trois adhérents n’avaient pas déclaré forfait la veille pour cause de soucis de santé, nous aurions été 21 marcheurs …
- Si Alberte, venue de Besançon, et Laurent, venu d’Alsace, avaient pu covoiturer, ils n’auraient pas voyagé chacun dans sa voiture.
- S’il avait fait aussi clair que la veille et le lendemain, nous aurions pu admirer, depuis le haut de Vyans-le-Val, le Ballon d’Alsace et la chaine des Vosges d’un côté, le Jura de l’autre.
- S’il avait fait plus doux, les bancs de Vyans-le-Val nous auraient accueillis pour notre pique-nique. Abondamment givrés, ils n’ont pu nous recevoir et nous avons dû hâter la pause repas.
- Si une coupe de bois très récente n’avait pas dégradé le chemin, nous n’aurions pas eu à faire des acrobaties plus ou moins gracieuses pour progresser dans notre avancée.
Mais ce n’est pas avec des « si » que l’on refera la journée.
Qui fut vraiment très agréable, grâce à un parcours varié et à la bonne humeur de chacune/chacun.
Nous sommes donc partis de la place de l’Europe, à Héricourt, pour un itinéraire mi-ville mi-campagne.

Passage par le nouveau parc urbain, puis devant des entreprises industrielles.
Longue montée dans les bois avec vue sur le viaduc des Épinottes, ouvrage d’art permettant à la ligne LGV de rallier Paris ou le sud de la France.
Repas tiré du sac vers 11 h, près de la magnifique fontaine de Vyans-le-Val, avec, selon les préférences de chacun, soupe chaude, pâtes, ou sandwiches… Plus partage de délicieuses pâtisseries maison.
Nouvelle montée dans la forêt. Le chemin, heureusement gelé, nous a permis de garder nos chaussures sèches.
Arrêt-goûter à Laire, puis retour vers Héricourt par Tavey.
Nous avons pris le temps de faire un court détour sur « le chemin du tram » pour y contempler une balise à la coquille. 2250 km plus avant, c’est Santiago !

Place ensuite à la visite du centre historique de Héricourt avec, groupés dans un petit périmètre, la tour du Château, la stèle à Froberger, l’église catholique Saint-Christophe, l’église luthérienne, le musée Minal et la fontaine du Savourot.
Les marcheurs du jour ont aussi écouté avec attention une présentation succincte de la ville, à priori peu attrayante, mais dont l’évolution au gré des aléas historiques et économiques se révèle très intéressante.
Au bout des 17 km du jour parcourus dans une ambiance détendue, au rythme de marche de chacun, nous avions le sourire. Merci à tous.
Texte : Nicole
Photos : Danielle, Nicole, Thérèse, Michel, René
HISTOIRE TRÈS RÉSUMÉE ET TRÈS INCOMPLÈTE DE HÉRICOURT
L’histoire de la ville est marquée par l’influence de la principauté de Montbéliard et par le protestantisme.
Le Château
Aucune période précise ne peut être avancée quant à son origine, vraisemblablement au XIIème en se basant sur une charte de 1173 qui mentionne pour la première fois Héricourt et son château.
La construction était une véritable forteresse au Moyen-Age, flanquée de fortes tours reliées entre elles par un rempart de 12 m de haut sur 4 m de large environné d’un fossé de 8 m rempli d’eau de source. Le puits, de 26 m de profondeur et 2,50 m de diamètre, alimentait les habitants du château.
La princesse Magdalena-Sibylla de Wurtemberg, veuve du duc Léopold-Frédéric, vient s’installer au château à partir de 1662. L’un de ses amis d’enfance, né en 1616, le compositeur Johann Jakob Froberger la rejoint peu après. Il y mourra en mai 1667.
Démantelé au XVIIIe siècle, il ne reste de l’ensemble que la grosse tour.
Les créneaux d’origine ont fait place à une toiture à 4 pans lors d’une opération de sauvegarde. Dans la cour, l’ancien puits du château subsiste, et le cellier a été aménagé en salle de réception. D’anciennes constructions attenantes sont aujourd’hui englobées dans le collège Saint-Joseph.
L’église Luthérienne
Construite, selon les sources, au 9ème, 11ème ou 12ème siècle, il s’agissait au départ d’une église catholique dédiée à saint Christophe. Son architecture est un mélange de roman et de gothique primitif, avec un clocher comtois caractéristique de la région.
En 1565, les ducs de Wurtemberg imposèrent la réforme protestante dans le pays de Montbéliard ; l’église devint alors un temple. En 1700, après l’annexion de la Franche-Comté par Louis XIV, le catholicisme fut rétabli. Le temple accueillit alors les deux cultes, les catholiques dans le chœur et les protestants dans la nef. Ce « simultaneum » a perduré jusqu’à la construction de l’église Saint-Christophe catholique.
En partie détruits en 1944, les vitraux furent reconstruits d’après des paraboles tirées du « Nouveau testament », dont L’Agneau, vitrail dessiné par l’industriel et directeur de l’hôpital Jean-Pierre Bretegnier.
Le grand orgue fut inauguré en 1923 par Albert Schweitzer, célèbre médecin, pasteur, philosophe et musicien alsacien. Classé à l’inventaire des monuments historiques, l’orgue a fait l’objet d’une rénovation en 2003-2005. En 1991, grâce à un legs, le clocher a été entièrement rénové.
L’édifice est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1995.
L’église Catholique Saint-Christophe
Le nombre de catholiques croissant, le temple luthérien n’était plus assez grand pour accueillir les fidèles. Construite en 1887, l’église est de style néogothique avec un clocher carré à toit en flèche.
Une cloche est exposée dans l’entrée. Tombée et fêlée lors de l’incendie du 22 avril 1976, elle n’a plus qu’une valeur décorative. Il s’agit de la deuxième plus ancienne cloche du département haut-saônois, datée de 1516. Elle semble avoir été fondue à Héricourt. Elle fut d’abord placée dans l’église luthérienne puis elle fut déplacée dans l’église actuelle lorsque son clocher fut érigé.
L’orgue a été construit en 1843 par Aristide Cavaillé-Coll, probablement pour l’Institut des jeunes Aveugles de Paris. Acquis d’occasion par la paroisse il est Installé en 1888 dans l’église. Il a été restauré en 1978, puis en 2007/2009.
Le Musée Minal
Ce bâtiment à l’architecture particulière fut dès l’origine conçu pour être un musée.
Charles-Émile Minal est né à Héricourt en 1817 dans une famille de fabricants de cretonnes. Il quitte Héricourt pour Paris, où il est manufacturier, vers 1860. Il se passionne pour la peinture. Louise-Héloïse Durif est née en 1836 à Saint Romain de Benêt en Charente-Maritime. Elle passe sa jeunesse dans son village natal puis part pour Paris et devient danseuse de cabaret. Remarquée par Charles-Émile Minal, ils se marient en 1887. Charles-Emile décède en 1899 laissant toute sa fortune à son épouse. Dans son testament datant de 1915 Héloïse lègue sa collection de tableaux, ses bijoux, ses meubles, sa vaisselle à la ville de Héricourt ainsi qu’une somme d’argent importante pour construire un musée où seront exposés les objets de son legs. Héloïse dessine elle-même les plans qui plus tard seront respectés dans la mesure du possible par l’architecte de la ville Paul Vinot.
Le bâtiment est de style néo-classique connu sous le nom de « brique et pierre » et communément dénommé Louis XIII. Les façades sont ornées de mascarons : les visages sont vus de face, les cheveux en encadrement. Les mascarons s’opposent : jeunesse et vieillesse, les saisons avec l’été épanoui et l’automne chargé de fruits et de grappes.
L’intérieur du musée, vide, comprend une grande salle d’exposition avec aux extrémités deux salons en rotonde. L’inauguration du musée eut lieu le 26 août 1923. Depuis, différentes expositions ont lieu chaque année.
La physionomie de la ville aujourd’hui
Deuxième ville du département par sa population (environ 10500), après Vesoul, Héricourt fait partie du Pôle métropolitain Nord Franche-Comté qui compte 300 000 habitants. La ville est le siège de la communauté de communes du Pays d’Héricourt. Elle forme un triangle urbain avec Belfort et Montbéliard qui attirent, avec l’Alstom, Peugeot, … bon nombre d’actifs (39 % en 2004).
De 1870 à 1950, Héricourt était spécialisé dans le textile, filature, tissage….et concentrait de nombreux emplois. Vers le milieu des années 1950 commence le lent déclin de cette industrie. En 1965, il ne reste plus que 1 400 emplois du textile dans la ville. La crise mondiale de 1973 entraîne un nouveau ralentissement de l’activité, entraînant la fermeture progressive des ateliers. Les deux dernières usines, la filature du Moulin et le tissage du Pâquis, ferment en 1989 et 1991. À la Grand-Pré, subsiste la dernière cheminée d’usine d’Héricourt, rappelant son activité passée de filatures et tissages.
Autre disparition, le quartier Maunoury qui occupait 13 ha avec le 47ème régiment d’artillerie. L’espace est devenu parc urbain, quartier d’habitation. Restent comme témoins de cette activité militaire le bâtiment de la salle de la Cavalerie, et celui de l’école de musique/maison des associations.
La ville a eu du mal à se relever de ces désastres récents. Mais aujourd’hui, elle a repris des couleurs et attire des entreprises diversifiées.
Sources : wikipédia – Ville d’Héricourt – Pays d’Héricourt – Ateliers Découvertes