Le Bizot – septembre 2023

Ils ont rallié la petite cité de caractère du Pays horloger, le Bizot, certains levés très tôt  pour venir découvrir les paysages qui ont vu naitre l’Almanach Vermot !

Nous sommes onze à attendre l’heure du départ, face à la Chapelle Notre Dame, une réplique du sanctuaire de Lourdes. Son projet de construction date de 1868, à la suite des premières apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous. C’est l’abbé Patois qui a eu cette idée. La bénédiction de la Vierge a eu lieu en 1876 par l’archevêque de Besançon. Ce lieu attirait nombre pèlerins venus parfois de loin. .
« Une apparition » se produit aussi ce jour, Daniel, des Fontenelles nous apporte le café réconfort avant le départ.

Marie, originaire de la ferme du Repend tient à nous faire découvrir son village natal. Le magnifique livret de Jean François Chopard nous accompagnera apportant des précisions culturelles, historiques tout au long du circuit ; passant par la crête de Réaumont, les tourbières et l’étang des Belles Seignes.

Nous sommes à une altitude de 905 m et la vue sur la Suisse et le Chasseral ne peut nous échapper.
Nous démarrons par un chemin moussu, en franchissant des lapiaz, avec un petit dénivelé pour arriver au Bois Banal.

A partir de là, nous longeons la crête avec des franchissements de passages rocheux qui méritent notre attention. Le temps sec et les bâtons permettent une progression sans encombre jusqu’au ruines du Château de Réaumont. De cet éperon nous apercevons le village du Bélieu.
Marie Thérèse nous narre l’histoire de son arrière grand-oncle. Etienne-Théodore Cuenot, missionnaire, évêque fut béatifié en 1909. Sa statue figure devant l’église Saint François du Bélieu.
L’édification de la forteresse de Réaumont date de 1354. Elle fut au fil des siècles l’objet de convoitises. Henri de Montfaucon, Comte de Montbéliard perdit la vie lors d’une attaque des Neuchâtel. Cette tragédie marque le début d’une période de conflits. Sa destruction commencée par l’invasion des Suédois en 1639 fut parachevée lors de la conquête française de Louis XIV.

Un chemin large et plat nous emmène à Sous Réaumont, hameau du Bélieu. L’habitat est très disséminé, Marie mentionne les hameaux ou communes alentours, Noël-Cerneux, La Chenalotte…
Kiki ameute une basse-cour en imitant un coq, le propriétaire lui précise qu’un tel coq « serait bien à la cocotte » !! compliment, je pense !!,

Autre paysage, nous entrons dans une zone protégée, un complexe tourbeux qui fait l’objet d’un projet de Life Climat Tourbières pour 2022-2029.


Geneviève réussit à faire tomber ses lunettes dans un trou ! René à l’aide de ses bâtons s’exerce avec dextérité et méthodiquement à les repêcher, ouf !!!

Les couleurs de l’automne sont là ; les bruyères sont déjà ternies, les myrtilles sèches, seules les airelles nous offrent leur couleur vive.
La boite à lettres de M. Sympa nous interpelle, habiter ici ?? Non, Marie nous explique que dans la région plusieurs lieux conviviaux sont positionnés sur les chemins de randonnée pour le régal des palais des promeneurs. En effet, bonbons, chips, et une fiole d’alcool de fruits sont là !! Nous allons en trouver un autre, à quelques km avec un cahier que Nelly annotera de notre passage.

Nous suivons le sentier de découverte du peintre paysagiste local, Émile Isenbart. C’est un enfant du pays né en 1846, il fait de longs séjours au Bélieu, ses œuvres « posées » au fil du sentier sont des reproductions précises du paysages et de la vie rurale .


Notre progression dans cet écrin de verdure avec une flore nous amène à l’Étang des Belles Seignes. L’absence d’autorisation de se poser pour la pause rend notre pique-nique plus gouteux ! Le soleil bien ardent est de la partie, d’autres promeneurs viennent à proximité faire leur pause.
Ce lieu aménagé avec respect de la nature est paisible.

En route pour l’Eco’lette où nous sommes attendus pour une visite guidée. Ce café citoyen est installé depuis 2020 dans les locaux de la Maison de Justice datant de la seigneurie de Réaumont.


Nous débouchons sur une magnifique vue du village, dont le clocher en flèche très pointu culmine à plus de 25/30mètres. Un tronc de sapin de 8,50m recouvert de zinc constitue la partie haute de sa flèche.


Notre guide nous narre l’histoire de ce café tenu par Colette qui a « régné » sur cet « empire communal » fréquenté par tous, petits et grands, semaine et dimanche. Ce lieu a vu notamment le tournage du film « Monsieur Batignole » sorti en 2002, dont le décor de façade a été conservé. Le partage et la convivialité continuent d’animer cette Maison de Justice. L’Association l’Eco’lette propose un programme dense chaque trimestre : concerts, brunchs, yoga…

Nous découvrons cette Maison de la justice du XVIe siècle, ancien tribunal avec sa salle d’audience, la justice fut rendue jusqu’à la Révolution. Elle abrite le Juge. Nous distinguons sa tête sur la cheminée de ce bâtiment classé aux Monuments historiques depuis 2001.

Pour mieux apprécier cette ambiance, nous prenons une boisson désaltérante, pas pour René qui lui a besoin d’un chocolat chaud pour atténuer son mal de gorge ! Merci à Jean François, heureux Papy de Julia, qui nous offre ce pot. La Mamy, Sylvie, est proche, nous la saluons !
L’église saint Georges du Bizot date du XIVe siècle. Riche de mobilier et de pierres tombales parfaitement lisibles, elle avait pour but de cimenter dans la durée l’alliance des Neuchâtel et des Montfaucon. Elle voit son lot de malheurs et de reconstructions. Son toit de laves d’un poids de 450 tonnes est imposant et recouvre une charpente qui a nécessité 100 m3 de bois. Cette église est une des plus anciennes du département. Un orgue de Callinet de 1835 couronne l’entrée.

Le circuit touche à sa fin, chacun a le sourire après cette courte randonnée où nous avons été happés par la Grande Histoire. Les Montbéliardes de retour du pré se livrent à leur instinct naturel devant la chapelle, le « clou « de la rando !


Avant de nous séparer, Marie tient à nous montrer la Maison du Procureur Fiscal (1733) et la fontaine ronde du Narbief.

Merci à toutes et tous pour ce partage de sourires et tout particulièrement à Marie de sa disponibilité et gentillesse.


Texte : Danielle Brun-Vaunier
Photos : Danielle, Nelly, Jean-François, René

Cet article a 3 commentaires

  1. putaud

    Merci Danielle pour ‘l’apparition’ .Celà me touche vraiment. En plus revoir toute cette ‘jeunesse’.
    Revenir par le bas ,et sortir du bois en découvrant la flèche de l’église du Bizot,et le meilleur chemin du retour. Bravo les Pèlerins..
    Daniel .

  2. Rolot louis

    C’est bien de nous raconter votre randonnée, mais c’a serait été plus sympa d’en parler avant, histoire de vous accompagner, j’habite pas loin et j’ étais dispo , c’est bien dommage

  3. Administrateur Af-ccc.fr

    Bonjour, nous sommes désolés que vous n’ayez pas pu profiter de cette très belle balade.
    Le programme annuel de nos randonnées est public, et publié sur le site (ici).
    Les invitations sont envoyées une dizaine de jours avant la date de la randonnée à nos adhérents, et anciens adhérents de l’année précédent.
    A bientôt, sur nos chemins.

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