Bain de forêt

Nous revenons aujourd’hui à la marche, à la nature qui apaise, avec deux contributions. 

Commençons par celle de Nadine la Toulousaine :

En ce temps de confinement urbain, je nettoie avec délicatesse voire tendresse mes chaussures-rando, mon bâton de marche nordique devient un accessoire pour des exercices de gym-balcon, et je me souviens des GR, chemins, voies jacquaires, et je rejoins Rousseau, dans ses Confessions : 

« Jamais je n’ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant étant moi, si j’ose dire ainsi que dans les voyages que j’ai fait seul et à pied. La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées ; je ne puis presque penser quand je reste en place ; il faut que mon corps soit en branle pour y mettre mon esprit. La vue de la campagne, le grand air, la bonne santé que je gagne en marchant, la liberté des mouvements, l’éloignement de tout ce qui me rappelle à ma situation, tout cela dégage mon âme, me donne une plus grande audace de penser».

Comme lui, j’ai été une heureuse promeneuse-randonneuse solitaire, c’était « avant ».

Demain, je veux mettre mes pas dans les vôtres, partager avec vous côtes et descentes, humer avec vous l’air d’ici et d’ailleurs et surtout éclater de rire avec vous.

A bientôt, ok, sûr.

Nadine La Toulousaine Confie31Solo


Continuons avec Jacques Dato :

« Confiné peut-être, mais pas enfermé !

Je suis actuellement  en train de lire un livre écrit par le Docteur QUING LI :  SHINRIN-YOKU L’art et la science du bain de forêt.  

Je cite la page 127:

Je pense qu’il nous faut préparer notre sortie, estime Jacques.

« La forêt est comme notre mère, un lieu sacré, un cadeau du divin à notre intention, nous les humains.
C’est le paradis de la guérison. Dame nature nous émerveille, aiguise notre curiosité et nous invite à la visiter.
Elle œuvre en harmonie avec nous et notre capacité innée à guérir.
C’est le fondement de la médecine de la forêt.
Dans la forêt nous commençons par nous reconnecter à la nature et nous entamons un périple vers la santé et le bonheur.
L’art des bains de forêt consiste à se connecter à la nature par l’intermédiaire de nos sens.
Il nous suffit d’accepter l’invitation. Dame nature se charge du reste ».

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Petite annonce : Danielle Brun-Vaunier communique cette offre de La boutique de la randonnée de la Fédération Française de la Randonnée, valable jusqu’au 15 avril inclus :

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Notre équipe n’attend que votre feu vert, pour vous permettre de vous évader depuis chez vous.
Si vous souhaitez en découvrir plus, rendez-vous sur le site MonGR.fr

FFRandonnée

et ci-dessous, la neuvième étape de notre feuilleton quotidien « Péleriner confinés » par Denise Péricard-Méa.

Nicole


Péleriner confiné, étape n° 9

Pèleriner à la mémoire de Jean Mouton

L’abbaye Saint-Jacques de Provins

En 1565, Jean Mouton confrère de Saint-Jacques de Provins (Seine-et-Marne) revient de Compostelle et confie au registre de sa confrérie un court récit de son voyage, en forme de poème. Il rappelle à ses confrères pèlerins que toute la peine endurée lors d’un pèlerinage à Compostelle aidera les pèlerins au moment du trépas. Saint Jacques n’est-il pas vénéré comme  » passeur des âmes  » qu’il attend tout au bout de la Voie lactée ?

Le poème de Jean Mouton

Pèlerins qui avez à Dieu formé croyance
Bienheureux ceux qui, en diligence
D’un élan bon et dévot, se sont acheminés
A Saint Jacques le Grand et puis sont retournés,
De Compostelle en leur pays natal
Non sans beaucoup de peine et d’ennui et de mal
Vous avez de louable, c’est qu’après le trépas
Les défunts sont aidés
Pour que Dieu n’oublie pas.
Jean Mouton qui jadis se montra bien zélé
A votre confrérie, lorsque d’un cœur ailé
Il alla d’un cœur franc et d’un mâle courage
A Saint Jacques le Grand pour faire son voyage.
A Provins arriva le 13 juillet,
Vrai lieu de sa naissance où les blés on cueillait.
En l’an de grâce 1565,
Rendant grâces à Dieu et au glorieux saint.
Vous qui de Jean Mouton le voyage lisez,
Priez Dieu pour son âme et pour les trépassés.

Imaginons Jean Mouton en 1578, costumé en saint Jacques lors de la procession du 25 juillet où les confrères, costumés « en la manière et façon de Jésus-Christ et ses douze apôtres… ayant sur leurs têtes perruques de cheveux et barbe au visage telles que jadis les portaient Notre-Seigneur et ses apôtres… nu-pieds, revêtu d’une longue robe de pourpre qui descend jusqu’à la cheville de ses pieds, tenant en sa main un monde ».
Dans la procession, on portait aussi la statue-reliquaire en argent doré contenant « un fragment du corps de saint Jacques » décrite en 1433 comme « une statuette de Monseigneur saint Jacques, d’argent, d’un pied et demy de hauteur, vêtue de housse dorée semée de coquilles, ayant chapeau séparé, tenant un bourdon d’argent blanc ».
Cette confrérie était très ancienne. Elle avait son siège à l’abbaye Saint-Jacques, tout en haut de la ville.
Au XVIIIe siècle, un abbé artiste et amateur de jardins italiens transforma toute la colline en un extraordinaire jardin composé sur sept étages de terrasses. Il n’en reste que cette merveilleuse aquarelle.


Jean Mouton n’a pas connu ces jardins, aujourd’hui disparus. Si vous voulez en savoir plus sur l’abbaye et la relique, le jardin, les pèlerins et la confrérie, de Provins, entrez par un clic dans les jardins. Il vous donne accès au site d’inventaire du patrimoine Saint-Jacques de la Fondation David Parou Saint-Jacques.
On lit souvent que les chevaliers de France ont aidé à la Reconquête de l’Espagne sur les sarrasins. Certes, ils ont été présents mais pas seulement. Ils ont aussi tenté d’aider le roi de Castille à lutter contre l’Angleterre, leur ennemi commun. L’étape de demain montre que ce ne fut pas toujours avec succès.

Denise Péricard-Méa
demain, la suite : Des chevaliers français à Compostelle au XIVe siècle
retour à la première étape : Jérôme Münzer part précipitamment de Nüremberg

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